CATHERINE JOUANNE
Des bancs d’école aux bancs de sable
Enrichie d’expériences humanitaires dans différents pays au Cambodge, à Madagascar, récemment j’ai créé des jeux pédagogiques en direction des écoles primaires pour lutter contre la déforestation des mangroves au Bénin en collaboration avec une ONG.
Ma vie est façonnée par le besoin de voyager et mon carnet de croquis est mon passeport. Les pinceaux à portée de main, au fond une pirogue à Madagascar, sur le marché de Jaipur, dans le train de Yangon au Myanmar, dans la jungle de Sumatra, à Bali, dans une famille au Vietnam, en Thaïlande sur les pistes de Namibie, j’aime croquer les scènes de vie.
Mes carnets de voyage sont entièrement réalisés sur place, sur le vif. Ils passent de main en main ainsi, chaque personne rencontrée peut y laisser une trace : dessin, écriture, collage de sable, croquis, aquarelles, photos, textes, graphies, collages de tissus, journaux, sacs d’emballage récupérés ou achetés sur place. Mon carnet est sali, manipulé, il vit de ces rencontres.
Mon carnet est une composition itinérante intime participative.
De retour à l’atelier, riche de ces rencontres, j’aime retranscrire ces émotions sur des toiles grand format avec différents medium aquarelle, acrylique, pastels, et collages.
Selamat Pagi au pays des Orang-outan, trois semaines avec mon carnet dans mon sac, sur l’île de Sumatra en Indonésie.
Avec ses 13 466 îles, l’Indonésie est le plus vaste archipel du globe.
Sumatra est la septième plus grande île au monde, moins connue que sa petite sœur Bali.
Avant d’atterrir en survolant le territoire, le spectacle des palmiers à huile, bien rangés sur des kilomètres carrés me laissent dubitative.
Dès mon arrivée, Je suis éblouie par ces paysages sauvages rudes mais exceptionnels de rizières et de jungles.
Un « Jungle treck « à la rencontre des derniers orangs-outans dans le parc de Gunung Leuser est une évidence pour moi. Le nom « orang-outan » vient du malais orang hutan, qui signifie littéralement « homme de la forêt ». Observer ces espèces en voie de disparition dans leur milieu naturel est un moment très émouvant.
Traverser des canyons sur des ponts de singe, descendre le fleuve sur d’énormes bouées radeaux et se baigner dans des cascades fait partie des découvertes de cette nature luxuriante.
Accompagner les rangers et leurs éléphants sur les sentiers de la jungle, pour traquer d’éventuels braconniers et trafiquants.
Comme dans beaucoup de pays d’Asie ce sont les femmes qui transportent les briques sur leur tête pour construire les maisons. Elle font preuve d’une force et d’un courage qui force le respect. La population étant majoritairement musulmane, je croise des petites filles de primaire portant un hijab blanc.
Je parcours à moto les routes au centre ouest, sur les terres des Minangkabau. Invitée à un mariage, ils m’expliquent leurs traditions : Ils constituent la plus grande société matrilinéaire du monde. Ce sont les femmes qui transmettent leur nom, qui héritent de la maison et des rizières et qui gèrent les finances.
Je rencontre ensuite les Bataks près du lac Toba. Anciennement cannibales, ils sont animistes, pour le respect des ancêtres et des forces spirituelles de la nature.
Je découvre un peu partout sur l’île cette magnifique architecture avec des maisons traditionnelles aux façades peintes et sculptées et des toits en forme de cornes, toitures qui paraissent s’élancer vers le ciel.
Un peu de repos de plusieurs jours dans un village de pêcheurs où ils m’emmèneront plonger à proximité d’une île non habitée peu connue des touristes.
J’ai auto-édité deux de mes voyages : l’Inde et le Vietnam. « couleurs et émotions au pays des Maharadjas » « Xin Chào au pays du dragon ».
En projet cet automne, j’ai concocté un parcours à Madagascar avec mes copines artistes, à la rencontre des peuples et des associations qui oeuvrent en faveur des enfants des rues.
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